Des relations Algérie-France toujours difficiles

Algérie

La crise des relations Algérie-France continue de se détériorer depuis le renvoi de plusieurs agents français d’Alger. Les relations France-Algérie ne semblent pas s’engager sur le chemin de la réconciliation. Les uns accusent les autres de ne faire aucun effort. La France annonce de possibles nouvelles sanctions.

Entre crise diplomatique et mémorielle

Les relations Algérie-France demeurent très tendues, sans signe d’apaisement à l’horizon. Plusieurs élus français, issus de divers partis politiques, se sont récemment rendus à Alger pour participer aux commémorations des massacres du 8 mai 1945. Toutefois, cet effort symbolique n’a pas suffi à améliorer le climat diplomatique. Le mois dernier, l’expulsion brutale de douze fonctionnaires français par les autorités algériennes a entraîné une série de mesures de rétorsion à Paris, aggravant davantage la situation.

Invité sur France Inter, le ministre français des Affaires étrangères a exprimé son inquiétude face à ce qu’il considère comme un manque de retenue diplomatique de la part d’Alger. Il a insisté sur l’importance de reconnaître les événements tragiques de Sétif, affirmant que “ces massacres de Sétif méritent d’être commémorés”. Il rappelle que “ça s’inscrit dans la logique de mémoire de vérité dans laquelle la France est engagée depuis 2017”. Malgré ces gestes de reconnaissance historique, la défiance mutuelle persiste entre les deux pays et freine toute tentative de rapprochement durable. Le chemin vers une véritable réconciliation semble encore semé d’embûches.

Paris accuse Alger

Stéphane Romatet, l’ambassadeur de France à Alger, a été rappelé par le Président de la République pour définir une stratégie dans ce contexte de crise. L’ambassadeur a affirmé que ce blocage était “la faute des autorités algériennes” et que cette décision brutale avait provoqué le départ de familles entières qui vivaient dans le pays depuis plusieurs années.

Concernant les potentielles sanctions, Jean-Nöel Barrot avait déjà pris la décision de restreindre à la circulation les représentants algériens en France. Il n’exclut pas d’aller plus loin, sans pour autant donner plus de détail. Paris profite de ce flou diplomatique pour espérer faire pression sur Alger qui, pour l’heure, ne semble pas encore réagir.

Jusqu’où peut aller cette crise diplomatique ?

L’Algérie envisagerait de reprendre possession des terrains occupés par l’ambassade de France à Alger. Selon le quotidien El Khabar, il serait « probable » que les autorités algériennes réduisent également la surface de la résidence de l’ambassadeur français, en réaction à des mesures similaires prises récemment par la mairie de Neuilly-sur-Seine.

S’appuyant sur plusieurs sources, le journal précise que la résidence de l’ambassadeur d’Algérie en France a subi des restrictions : la suppression de plusieurs places de stationnement et l’imposition d’une taxe de 11 700 euros sur une petite loge située à l’entrée, une décision jugée disproportionnée. En réponse, la célèbre Villa des Oliviers, qui accueille la résidence de l’ambassadeur français à Alger, serait désormais dans le viseur des autorités algériennes. Cette démarche s’inscrirait dans une volonté de riposte rapide aux sanctions françaises. Pour l’heure, aucune confirmation officielle n’a été donnée par le gouvernement algérien.