FICAK : le Sénégal et la Mauritanie à l’honneur cette année 

Culture Maghreb Maroc

Le Festival International du Cinéma Africain de Khouribga (FICAK), qui se tient du 21 au 28 juin, rend cette année un hommage vibrant au cinéma mauritanien et sénégalais. Le cinéma mauritanien a été célébré à travers la figure du réalisateur Abderrahmane Sissako, tandis que celui du Sénégal a été mis en lumière via le réalisateur Mansour Sora Wade.

Important rendez-vous du cinéma africain depuis près de 50 ans, le Festival International du Cinéma Africain de Khouribga (FICAK) se tient depuis le 21 juin et ce jusqu’au 28 juin. Organisée sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, cette 25e édition réunit 350 cinéastes venus de 45 pays pour célébrer le 7e art africain, ses talents émergents et ses mutations profondes. Elle rend un hommage vibrant au cinéma mauritanien et sénégalais, à l’honneur cette année.

Le FICAK célèbre le Mauritanien Abderrahmane Sissako

D’abord la Mauritanie. Le cinéma mauritanien a été célébré à travers la figure du réalisateur Abderrahmane Sissako, l’un des rares cinéastes d’Afrique subsaharienne à jouir d’une reconnaissance internationale. Premier réalisateur africain à avoir reçu le César du meilleur réalisateur pour « Timbuktu » (2014), il a produit des œuvres majeures qui se distinguent par leur profondeur et leur portée universelle. Comme La vie sur Terre (1998), En attendant le bonheur (2002) et Bamako (2006).

Le cinéma africain a enregistré de grandes avancées ces dernières années

Azzedine Gourirran, le directeur du Festival, trouve logique le choix d’honorer le cinéma mauritanien, qui a connu une évolution remarquable ces dernières années et occupe aujourd’hui les premiers rangs dans le paysage cinématographique africain. Celui-ci, dit-il, a également franchi des étapes importantes et enregistré de grandes avancées dans divers domaines de la création, lui permettant de se démarquer sur la scène internationale. De son côté, l’ambassadeur de la République Islamique de Mauritanie, Ahmed Ould Bahia, a déclaré que l’honneur rendu au cinéma mauritanien renforce la coopération bilatérale entre Nouakchott et Rabat, mais également ouvre de nouvelles perspectives de partenariat ainsi que d’échange d’expériences en matière cinématographique.

Le FICAK honore le Sénégalais Mansour Sora Wade

Un hommage appuyé a aussi été rendu au Sénégal, autre pays invité représenté par le réalisateur Mansour Sora Wade. Ce dernier a été salué pour sa maîtrise de l’art de combiner les images et les sons au service du message. Membre de jury reconnu mondialement, il a reçu de nombreuses récompenses à des évènements culturels prestigieux. Wade a notamment produit Les Feux de Mansaré (2009), Ndeysaan (2001), Aïda Souka (1993), Picc-Mi (1992) et Fary l’ânesse (1989).

Joel Karekezi a salué l’engagement constant du Maroc en faveur du cinéma africain

Président du jury de la compétition des long métrages, le cinéaste rwandais Joel Karekezi a lui salué l’engagement constant du Maroc en faveur du cinéma africain. Il a rappelé que plusieurs de ses films avaient déjà été projetés à Khouribga dans le cadre du FICAK. À ses yeux, ce festival incarne un espace de rencontre essentiel pour les professionnels du 7ᵉ art, grâce à la richesse de sa programmation et la qualité des interventions. Il a également appelé à tirer profit de l’expérience cinématographique marocaine partout sur le continent africain.

Six prix à décerner au FICAK

Cette 25e édition FICAK a été placée sous le thème « Du griot à l’algorithme, le cinéma évolue ». Elle entend ouvrir une réflexion de fond sur l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers du secteur et les récits. Le choix du thème traduit la volonté des organisateurs de stimuler et d’accompagner les acteurs africains de l’industrie cinématographique à renouveler les formes de narration et de création visuelle en phase avec leur époque mais propres au continent (enracinement culturel). Notons que 15 longs-métrages issus de 12 pays africains concourent dans la compétition officielle pour remporter l’un des six du FICAK, dont « Black Tea » de Abderrahmane Sissako.