L’Algérie a officialisé, le 10 juin dernier, son adhésion à la Nouvelle Banque de Développement (NBD) de l’alliance BRICS, ce groupe des pays émergents comprenant la Chine, la Russie, le Brésil, l’Afrique du sud et l’Inde. Alger a souscrit 6140 actions au capital de la banque. Cette décision constitue une étape importante pour le premier producteur africain de gaz, qui cherche à diversifier ses sources de financement.
L’Algérie a annoncé, le 10 juin 2025, son adhésion à la Nouvelle Banque de Développement (NBD) de l’alliance BRICS, le groupe des pays émergents qui comprend la Chine, la Russie, le Brésil, l’Afrique du sud et l’Inde. Cette adhésion a été confirmée ensuite par un décret présidentiel. Mais la NBD avait annoncé l’intégration du pays comme nouveau membre le 22 mai dernier.
Plus de 6 000 actions souscrites au capital de la nouvelle banque de développement par Alger
Le décret signé par le président de la République Abdelmadjid Tebboune autorise la souscription de 6 140 actions au capital de la nouvelle banque de développement. Ce versement sera opéré sur les fonds du Trésor public. Autrement dit, c’est l’État algérien, à travers ses ressources internes, qui assurera le financement de cette participation, dont aucun détail n’a été rendu public.
La NBD a rejeté l’adhésion de l’Algérie en 2024
La souscription à ces 6 140 actions constitue un engagement financier concret d’Alger et s’inscrit dans une dynamique de coopération directe avec cette institution bancaire multilatérale, en dehors des circuits traditionnels occidentaux. Elle permet au premier producteur africain de gaz de diversifier ses sources de financement. Le principe d’adhésion à la NBD de l’Algérie avait été fixé à l’été 2024. Mais au même moment, sa candidature à l’intégration des BRICS avait été rejetée. Ce rejet avait provoqué l’ire d’Alger, au point que le président Abdelmadjid Tebboune avait déclaré en octobre que le « dossier de l’adhésion aux BRICS était clos et la page tournée ».
Plusieurs pays ont rejoint la banque l’année dernière
Après la colère, l’apaisement. Après avoir longtemps patienté, l’Algérie rejoint la NBD un an après l’accueil de plusieurs nouveaux membres, dont le Bangladesh, les Émirats arabes unis, l’Égypte, l’Iran, l’Ethiopie et l’Uruguay. L’intégration à cette banque est considérée par les BRICS comme une étape importante pour l’adhésion future à l’organisation politique des pays émergents. Lancée en 2015, la NBD est une institution bancaire visant à financer des projets d’infrastructure durables dans les pays en développement afin d’y améliorer les conditions de vie. Ces projets incluent des infrastructures de transport, des réseaux énergétiques, ainsi que des initiatives pour le développement durable.
Plus de 120 projets financés à ce jour par la NBD
Depuis sa création, la NBD a approuvé plus de 120 projets à hauteur de 40 milliards de dollars. Parmi les initiatives soutenues financièrement figurent les installations d’énergie propre, l’approvisionnement en eau et le transport. Ces investissements permettent la construction d’infrastructures modernes et essentielles, permettant de stimuler la croissance économique. La NBD apporte également une expertise technique et un accompagnement pour la mise en œuvre de projets complexes, en particulier ceux qui impliquent des normes environnementales strictes.
Alger pourrait siéger dans certaines instances de gouvernance de la NBD
En collaborant avec la NBD, l’Algérie bénéficie d’un soutien clé pour la réalisation de ses projets à fort impact, tout en s’inscrivant dans une dynamique de développement durable à l’échelle mondiale. Grâce à sa souscription au capital de la banque, le pays peut désormais accéder à des financements pour des programmes d’infrastructures stratégiques dans des secteurs importants, comme les routes, l’énergie renouvelable et l’assainissement. À termes, Alger pourrait siéger dans certaines instances de gouvernance de la NBD. Et donc de participer à l’orientation stratégique de ses projets à l’échelle régionale ou continentale.