L’agence japonaise de notation R&I (Rating and Investment Information) a annoncé vendredi 22 août une révision de la perspective de notation de la Tunisie de négative (B-) à stable. Cette amélioration s’appuie sur des progrès accomplis par le pays en matière de stabilisation macroéconomique, avec notamment une réduction du déficit du compte courant et un accroissement des réserves de change.
L’agence japonaise de notation Rating and Investment Information (R&I) a révisé, le vendredi 22 août, la perspective de la dette souveraine tunisienne de « négative » (B-) à « stable ». Cette amélioration, explique l’agence, s’appuie sur des progrès accomplis par le pays en matière de stabilisation.
Réduction du déficit courant et augmentation des réserves de change
Selon un communiqué de R&I, la révision de la perspective de la dette souveraine tunisienne s’explique par une phase de reprise de l’économie. Ce redressement se perçoit notamment à travers la réduction du déficit courant, de l’augmentation des réserves de change et de l’apaisement des inquiétudes concernant la liquidité en devises. Il fait fie de l’absence de perspective claire d’un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).
La stabilité politique en Tunisie après l’élection présidentielle a conforté R&I dans sa décision
R&I a également justifié cette révision par la baisse du déficit budgétaire en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) et par la diminution modérée du ratio de la dette publique. L’agence relève en particulier que l’engagement du gouvernement tunisien à rétablir ses équilibres budgétaires a permis d’atténuer les inquiétudes relatives à la liquidité en devises étrangères. Elle considère par ailleurs la stabilité politique observée après l’élection présidentielle comme un facteur ayant conforté sa décision. C’est sur la base de ces éléments que R&I a a ramené la perspective de notation à stable.
R&I avait dégradé la note souveraine de la Tunisie en août 2023
En août 2023, R&I avait abaissé la note de la Tunisie de B à B-, en raison d’une situation budgétaire et intérieure fragile, ainsi que d’incertitudes sur l’assainissement des finances publiques. Mais cela n’a pas empêché le pays d’augmenter son PIB de 1,4% en 2024. Cette reprise économique a été soutenue par l’amélioration des conditions climatiques qui avaient pesé sur l’économie l’année précédente, ainsi que par une forte demande touristique. L’embellie s’est poursuivie en 2025. R&I prévoit donc une croissance comprise entre 1 % et 2 % cette année et en 2026.
Une attention particulière à accorder à la conjoncture économique européenne
L’agence de notation japonaise considère cependant que la conjoncture économique européenne, principal débouché des exportations tunisiennes, demeure un facteur de risque à surveiller. En effet, les droits de douane américains pourraient secouer l’économie du vieux continent et donc toucher indirectement la Tunisie.
La Tunisie doit surveiller les impacts indirects des droits de douane américains sur l’UE
R&I préconise par conséquent une surveillance de ces impacts indirects que pourrait subir la Tunisie en fonction de la conjoncture économique européenne. Enfin, l’agence précise que le déficit courant, qui s’est réduit à 1,7 % du PIB en 2024, devrait rester contenu entre 2 et 3 % dans les années à venir. Et cela en dépit d’une hausse attendue des importations d’énergie et de biens intermédiaires.