France : le RN en tête des intentions de vote pour la présidentielle de 2027

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Si la présidentielle 2027 en France avait lieu ce dimanche, quels candidats ou potentiels candidats seraient qualifiés au second tour ? Selon un nouveau sondage de l’institut Ifop, ce serait Marine Le Pen ou Jordan Bardella (RN) contre  Raphaël Glucksmann (Place Publique) ou Édouard Philippe. Jean-Luc Mélenchon arrive juste derrière. Cette enquête a fait réagir la gauche et les Écologistes, qui dénoncent un « parti pris » dans la méthodologie.

À moins de deux ans de la prochaine présidentielle en France, l’horizon politique continue de se recomposer. Certains candidats déclarés ou potentiels marquent des points, quand d’autres en perdent énormément. C’est ce que constate un nouveau sondage Ifop publié le lundi 29 septembre. Cette enquête teste une dizaine de candidats probables à l’élection présidentielle de 2027, et dans diverses configurations possibles.

Le RN se qualifie au second tour de la présidentielle de 2027 dans toutes les configurations 

Selon ce sondage, si la présidentielle de 2027 avait lieu ce dimanche, le Rassemblement national (RN) se qualifierait facilement pour le second tour. Que ce soit avec Marine Le Pen, frappée d’inégibilité après une condamnation dans l’affaire des assistants parlementaires européens, ou Jordan Bardella. Le parti d’extrême droite arrive en tête au premier tour avec 33 à 35% des intentions de vote. Ce qui signifie que Jordan Bardella pourrait très bien représenter le RN si sa cheffe était définitivement écartée.

Le RN maintient son socle mais doit recruter à droite et à gauche pour espérer entrer à l’Élysée enfin 

Marine Le Pen avait obtenu 23,15% au premier tour en 2022. Elle progresse donc dans l’opinion nationale. Son nouveau score s’inscrit d’ailleurs dans la lignée des législatives de 2024, qui avaient enregistré une victoire du RN au premier tour. Il a fallu un front commun de la gauche, de la majorité présidentielle et d’une partie des LR pour lui barrer la route au second tour et l’empêcher de prendre la tête du gouvernement. Mais, apparemment, ce n’est que partie remise.

Le nouveau sondage de l’Ifop montre bien que l’extrême droite maintient son socle solide. Cependant, le parti à la flamme devra aller chercher des électeurs à gauche et à droite pour briser le plafond de verre et prendre enfin possession de l’Elysée. Une possibilité qui inquiète de nombreuses personnes en France, dont les migrants…

Raphaël Glucksmann ou Édouard Philippe vont accompagner Marine Le Pen ou Jordan Bardella au second tour de la présidentielle de 2027

Si la présidentielle avait lieu ce dimanche, le RN se qualifierait au second tour avec  Raphaël Glucksmann (Place Publique) ou Édouard Philippe (Horizons), dont les scores tournent autour de 15%. Raphaël Glucksmann recrute parmi les militants socialistes, mais également chez les macronistes, déçus de la gouvernance du président de la République. Édouard Philippe, lui, a perdu au moins 5 points par rapport au précédent sondage.

L’ancien premier ministre souffre de l’impopularité d’Emmanuel Macron avec qui il a travaillé, ainsi que de la candidature potentielle de Dominique de Villepin. Ce dernier, également ancien locataire de Matignon, fait autour de 5 %. Mais il peut prendre « des points chez Édouard Philippe et chez Jean-Luc Mélenchon », note Ifop. Le Havrais pourrait aussi bénéficier du parrainage de maires socialistes s’il confirmait sa candidature.

Presque tous les candidats macronistes ne se qualifient pas au second tour de la présidentielle de 2027

Si ce n’est pas nécessaire, l’institut Ifop a pris en compte une potentielle candidature d’Emmanuel Macron. Le chef de l’État obtient 17% d’opinions favorables en septembre 2025. Il est en net recul par rapport à juillet (19%), à juin (23%) et à mai (25%). Sa chute en roue libre fait des dégâts dans la sphère macroniste. Elle emporte avec elle les candidats potentiels comme Édouard Philippe, Gabriel Attal (10%), Gérald Darmanin (7%) et Bruno Retailleau (9%). Ce dernier ne parvient visiblement pas à rallier les militants d’extrême droite et les nationalistes malgré sa chasse aux migrants. Quant à François Bayrou (MoDem), il s’écrase à 3%. Le prédécesseur de Sébastien Lecornu à Matignon paie le naufrage de son gouvernement, dissout début septembre.

Les Insoumis accusent l’Ifop d’avoir minoré l’échantillon de voix de Jean-Luc Mélenchon

Et la gauche dans tout ça ? Jean-Luc Mélenchon (LFI) obtient 12% des intentions de vote, quand Olivier Faure (PS) plafonne à 7%. Si le patron des Socialistes ne progresse pas à cause notamment de la candidature potentielle de Dominique de Villepin, le leader de la France Insoumise paie sûrement ses positions jugées extrêmes sur plusieurs sujets. Les élus Insoumis accusent l’institut Ifop, rebaptisé « OPIF (sic) », d’avoir minoré l’échantillon de voix de Jean-Luc Mélenchon.

François Kraus, directeur du pôle politique de l’Ifop, pense qu’« il n’y a pas de raison de se fâcher avec les données » car « le socle de Jean-Luc Mélenchon apparaît solide, et on sait tous sa capacité à mener des campagnes et à enregistrer des dynamiques élevées ». Il assure même que « la gauche a une chance de se qualifier au second tour ».

Les Verts pas contents de leur absence dans ce sondage Ifop

De leurs côtés, les Écologistes sont très remontés contre l’Ifop pour leur absence dans ce sondage. « Dans aucune des hypothèses, une candidature écologiste n’a été sondée. Ce parti pris interroge, car les Écologistes ont présenté une candidature à toutes les élections présidentielles depuis 1974, sauf en 2017 », fait valoir Marine Tondelier sur X le mardi 30 septembre. Selon la coordinatrice nationale des Verts « rien n’indique que les Écologistes seraient absents de la prochaine élection présidentielle », même s’il leur faut passer la primaire de la gauche.

Marine Tondelier et ses camarades se plaignent de leur absence dans ce sondage d’autant que des candidatures non déclarées comme celle de Dominique de Villepin ou impossibles comme celle d’Emmanuel sont prises en compte. Du calme les Écologistes, pas besoin d’être verts de rage ! Les urnes demeurent les véritables sondages…