Investissement de 150 millions pour le Sahara occidental

Maroc

L’AFD (agence française de développement) vient d’annoncer son plan d’investissement à hauteur de 150 millions d’euros pour le Sahara occidental. Paris a en effet appuyé le plan de Rabat concernant le statut autonome du territoire sous souveraineté marocaine. La ministre de la Culture Rachida Dati et le président du Sénat ont manifesté leur soutien à la politique du Maroc.

Une nouvelle collaboration France-Maroc

Le programme d’investissement proposé par l’AFD a trouvé ses soutiens autant du côté français que marocain. Présente dans plusieurs sites portuaires de la région, la délégation a manifesté son engagement auprès des responsables locaux.

Remy Rioux, directeur général de l’AFD, n’a pas manqué de présenter sa stratégie d’investissement “de l’ordre de 150 millions pour commencer, d’investissements dans les Provinces du Sud, c’était une mission pour le dire, d’écoute, et puis d’identification des premières opérations qui pourraient apporter du bien-être, de la croissance, de la protection de l’environnement, c’est un écosystème exceptionnel, mais très fragile également”.

Un programme d’investissement sous forme de prêts

La modernisation des ports et l’assainissement de la région sous administration marocaine seront financés sous la forme de prêts remboursables à terme. Depuis le début du conflit entre le Front Polisario et le Maroc, dans lequel l’Algérie s’est également immiscée, aucun pays n’investit dans la région. Ce plan de développement est donc une première et constitue un espoir pour les quelques 600 000 habitants.

L’AFD affirme qu’il est tojut-à-fait possible d’investir dans la région en respectant les traités internationaux et le droit à l’autodétermination de la population locale. 

Le directeur de l’AFD s’explique : “Le droit international public ne dit pas qu’il est interdit d’investir dans les territoires non autonomes ou contestés, ce sont des textes aux Nations Unies, et puis une décision de justice au niveau européen, qui fixe un cadre qui dépasse l’Europe. Ils fixent en revanche un certain nombre de critères, de conditions qu’il faut respecter pour être conforme au droit international public.”

Un plan d’investissement plébiscité par les autorités marocaines

Un forum d’affaires est prévu d’ici fin 2025 au Sahara occidental pour accueillir les entreprises françaises, marquant une nouvelle étape dans le rapprochement économique entre Paris et Rabat. Ce forum s’inscrit dans un contexte de renforcement des relations bilatérales, suite à la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le territoire en juillet 2024.

Les autorités locales sahariennes ont exprimé un vif intérêt pour ce programme de développement, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, des infrastructures et de l’agro-industrie. Des entreprises françaises telles qu’Engie, TotalEnergies et MGH Energy ont déjà réalisé des projets majeurs dans la région. Parmi eux, une usine de dessalement à Dakhla, un projet de production d’hydrogène vert et une ligne électrique de 3 GW reliant Dakhla à Casablanca.

Le forum d’affaires vise à structurer ces investissements et à en attirer de nouveaux, en facilitant les échanges entre les entreprises françaises et les autorités locales. Il permettra également de présenter les opportunités offertes par le Sahara occidental, notamment dans les domaines du phosphate, de la pêche et du tourisme.

Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de la France pour renforcer sa présence économique et culturelle dans la région. Des projets éducatifs, tels que l’ouverture d’un lycée français à Laâyoune, sont également en cours.

Toutefois, ces investissements suscitent des critiques de la part du Front Polisario, qui dénonce une « provocation » et une « escalade dangereuse » de la part de la France. Malgré ces tensions, la France semble déterminée à poursuivre sa stratégie de développement économique dans le Sahara occidental, en partenariat avec le Maroc.