Si la COP30 a exclu une sortie des énergies fossiles, elle a envoyé un signal fort avec l’activation du Fonds pour les pertes et dommages. Validé en 2022 lors de la COP27 en Égypte, ce fonds promet de transformer les promesses en actions, notamment pour les pays les plus vulnérables. Il accompagnera plusieurs autres engagements pris à Belém.
La 30e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques ou COP30 a eu lieu du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au Brésil. Elle devait marquer une étape clé pour l’action climatique mondiale. Mais ce sommet a accouché d’un accord décevant sans plan de sortie sur les énergies fossiles. Toutefois, il a enregistré plusieurs avancées significatives.
Activation à la COP30 du Fonds pour les pertes et dommages
Parmi ces progrès figure le triplement des aides destinées à l’adaptation des pays en développement d’ici 2035, par rapport aux 40 milliards de dollars par an actuels. Le texte final inclut aussi la mobilisation d’au moins 1 300 milliards de dollars par an d’ici à dix ans, sous la conduite des pays développés. On note aussi et surtout l’activation du Fonds pour les pertes et dommages, un signal fort envoyé par la COP30 de Belém. Cet outil de financement promet de transformer les promesses climatiques en actions concrètes au bénéfice des pays les plus vulnérables.
Un outil de financement mis en place à la COP27 en Égypte
Le Fonds pour les pertes et dommages a été validé en 2022 lors de la COP27 en Égypte, et les contributions ont été annoncées l’année suivante à Dubaï. Réclamé depuis des décennies, ce dispositif doit permettre aux pays vulnérables au changement climatique, notamment ceux d’Afrique, d’avoir accès à une nouvelle source de financement pour compenser les dégâts liés aux catastrophes. Il est régi par la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Conférence des Parties de l’Accord de Paris de 2015.
Les premiers décaissements débuteront d’ici la fin d’année
En 2023, la Banque mondiale s’est engagée à rendre cet outil opérationnel à la fin 2025, sous la forme d’un fonds d’intermédiation financière qu’elle hébergera pour une période provisoire de quatre ans. Un secrétariat intérimaire, composé de la CCNUCC et du Fonds vert pour le climat, doit fournir un appui-conseil et une assistance technique pour identifier les propositions adaptées à chaque région ou pays. Son directeur exécutif, le Sénégalais Ibrahima Cheikh Diong, a confirmé à la COP30 que les premiers décaissements débuteront d’ici la fin d’année. Cette annonce constitue une bonne nouvelle pour le continent africain.
Le Fonds pour les pertes et dommages doit prendre en charge à la fois les pertes économiques et non économiques
L’Afrique compte parmi les régions les plus vulnérables au changement climatique et parmi les plus touchées par les catastrophes. Elle a connu plus de 1 695 catastrophes liées au climat, soit 15 % des événements climatiques mondiaux. Ces événements ont causé plus de 731 000 décès et quelque 5 milliards de dollars de pertes économiques.
Le Fonds pour les pertes et dommages doit prendre en charge à la fois les pertes économiques (destructions d’infrastructures et de moyens de subsistance) et les pertes non économiques (décès, déplacements des populations, dégradation du patrimoine culturel, traumatismes psychosociaux). Sa phase de démarrage privilégie les subventions et les appuis budgétaires directs pour permettre un accès plus rapide au financement. Cela permettra des réponses plus rapides et plus autonomes pour les pays africains.



