Le développement des nouvelles technologies a provoqué une forte augmentation de la demande en métaux critiques dans le monde. Ces ressources sont abondantes au Maroc, et l’Etat a pris d’importantes mesures pour en réguler les échanges. Tour d’horizon sur les métaux critiques du Maroc.
Une demande de métaux critiques en forte hausse
Les métaux critiques sont très recherchés dans un large pan de l’économie mondiale. De la production d’énergie à l’aérospatial, en passant par les batteries au lithium, tous les acteurs de la mondialisation s’arrachent ces ressources à prix d’or. Bien que leur extraction soit génératrice de pollution, leurs applications peuvent faire la différence dans la transition écologique.
Toutefois, la gestion de ces ressources devient de plus en plus difficile. Un nombre limité de pays a accès à ces ressources qui tendent à profiter de leur avantage pour réguler le marché suivant leurs intérêts. Les enjeux géoéconomiques sont de tailles et font souvent l’objet de luttes acharnées pour leur contrôle.
C’est dans ce contexte que le Maroc a décidé de prendre des mesures drastiques pour réguler les échanges de cuivre et d’aluminium que beaucoup d’entreprises recherchent. Les douanes marocaines ont introduit de nouvelles procédures en accord avec l’arrêté du 13 mars 2025 pour davantage contrôler les flux. Parmi ces précautions, des restrictions sur les lingots bruts sont appliqués pour deux ans afin de répondre d’abord aux besoins locaux.
Une réglementation ancienne
Cela fait déjà plusieurs années que le Maroc veille à réguler les échanges de métaux stratégiques. L’objectif étant de maximiser la valeur ajoutée des produits extraits de la terre nationale, l’Etat veille toujours à ce que les besoins des entreprises marocaines soient satisfaits en premier lieu.
En outre, les objectifs de long terme fixés par le gouvernement du roi comprennent le développement de la compétitivité de l’industrie pour les prochaines années. Limiter les exportations semble donc constituer une étape obligée pour faire du Maroc l’usine du Maghreb et obtenir une réputation d’industrie de qualité.
Aux yeux de l’Europe, le Maroc est une alternative clef à la Chine concernant les terres rares et métaux ayant une application stratégique dans les technologies d’avenir. De nouveaux sites d’extraction sont actuellement à l’étude par l’Office national des hydrocarbures et des mines. Comme cela s’est déjà produit au Suriname et au Guyana, la découverte de nouveaux sites fossiles pourraient profondément rebattre les cartes géopolitiques et assurer un avenir prometteur au Maroc et ses partenaires commerciaux.
Toutefois, la concurrence subsaharienne et sud-africaine pourraient offrir d’autres canaux de diversification, notamment pour l’Europe. Rabat étudie actuellement un plan de gestion des métaux stratégiques du Maroc pour maintenir sa compétitivité et faire face aux concurrents de demain.