Plus de deux semaines après le cessez-le-feu avec Israël, l’Iran intensifie sa chasse aux espions du Mossad. Téhéran a arrêté plusieurs personnes ces derniers jours, dans un contexte de paranoïa total. Alors que les ONG dénoncent des arrestations sans fondement, le régime des mollahs n’en a que faire et prépare de nouvelles exécutions.
Le 13 juin dernier, Israël a lancé une attaque d’envergure contre l’Iran pour stopper son programme nucléaire. L’État hébreu a ciblé plusieurs sites militaires et nucléaires, notamment ceux de Fordow et d’Ispahan. Sans surprise, l’Iran a répondu le lendemain par une salve de missiles. Pendant les douze jours suivants, les ennemis jurés du Proche-Orient se sont bombardés à tour de rôle. Donald Trump a pu obtenir le cessez-le-feu entre les protagonistes le mardi 26 juin. Ce bref conflit a fait 24 morts côté israélien et plus de 1000 côté iranien.
Tsahal a éliminé plusieurs commandants de l’armée iranienne
Parmi les victimes iraniennes figurent une dizaine de haut gradés de l’armée. L’armée a été pratiquement décapitée de son commandement. Les assassinats ciblés, signés du Mossad (service secret israélien), ont même poussé l’ayatollah Khamenei à se terrer, sous les menaces du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Le régime était quasiment proche de la chute. Après cette grosse frayeur, il a décidé de faire le ménage et d’éliminer les taupes.
Le Mossad a admis avoir des taupes en Iran
Suite à l’opération « Rising Lion » (nom de code de l’attaque sur l’Iran), le Mossad s’est targué d’avoir largement infiltré le pays, jusqu’au plus hautes sphères décisionnelles. D’après le New York Times, le service de renseignement israélien a bel et bien opéré avec l’aide d’Iraniens enrôlés par lui. Ces confidences ont suffi au régime de Téhéran pour se lancer dans une chasse aux espions d’ampleur.
L’Iran accentue la traque aux espions
Selon les ONG, la police iranienne a interpellé quatre personnes dans la province d’Ispahan, dans le sud du pays, au lendemain de l’assaut israélien. Le 20 juin, elle a eu la main plus rigide avec trente personnes arrêtées dans la ville de Hamedan, dans l’Ouest. Des arrestations ont eu lieu dans tout le pays, de la capitale Téhéran, jusqu’au Kurdistan iranien, en passant par des provinces du Nord ou du Sud. Au moins 223 personnes ont été arrêtées depuis le début de la guerre de 12 jours, selon l’ONG Iran Rights Watch, qui s’appuie sur un décompte réalisé à partir des médias officiels.
Des chefs d’espionnage au profit d’Israël
Les motifs de ces interpellations sont multiples : déclenchement d’un incendie, comportement suspect près d’un centre militaire, propagation de rumeurs sur les réseaux sociaux… Selon le pouvoir iranien, toutes ces personnes avaient des liens avec le Mossad. Si ce n’est pas à écarter – puisque les Israéliens eux-mêmes ont admis avoir des relais sur place – il faudra quand même prouver ces connexions devant la justice. Ce qui risque de ne pas arriver en Iran, où les mollahs contrôlent tout, jusqu’au petit juge. La communauté internationale craint donc que les personnes arrêtées soient toutes condamnées à la peine de mort à l’issue de procès expéditifs. C’est la sanction de rigueur pour des chefs d’espionnage dans la République islamique.
L’Iran détient deux Français prisonniers
Il y a déjà eu des exécutions depuis le 13 juin. Le lundi 23 juin, les autorités iraniennes ont exécuté l’opposant Mohammad-Amin Mahvadi, emprisonné depuis 2023, et un autre homme nommé Majid Mosayebi. Tous les deux étaient accusés d’espionnage au profit d’Israël. Deux prisonniers français se trouvent également dans « le couloir de la mort ». Il s’agit de Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés en 2022 et accusés d’être des espions à la solde de Tel Aviv. Emmanuel Macron a dénoncé « une provocation contre la France et un choix d’agression inacceptable ». Il a promis des mesures de rétorsion en cas de confirmation des charges. Cela suffira-t-il à les sauver ?