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La Tunisie refuse de fermer la porte aux touristes russes

International Tribunes Tunisie

Malgré des sanctions internationales toujours plus fortes sur Moscou en réponse au conflit ukrainien, les autorités tunisiennes ont décidé de ne pas se tirer une balle dans le pied en continuant d’accueillir des touristes russes au pays du Jasmin.

Concrètement, la position du ministre tunisien du tourisme sur ce sujet est très claire. Moez Belhassine confirme en effet que malgré « ce contexte de guerre condamnée par la Tunisie – qui a appelé à l’arrêt immédiat des opérations militaires en Ukraine et a voté en faveur de la résolution adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU – aucune restriction particulière ne sera imposée aux voyageurs russes, mis à part celles concernant le respect du protocole sanitaire en vigueur, et qui s’assouplit de jour en jour ».

Un choix stratégique

Cette prise de position diplomatique d’un point de vue économique répond donc à une logique implacable. Et pour cause, le marché russe et celui de l’Europe de l’Est représentent une clientèle de choix pour la Tunisie.

Le marché touristique russe demeure même le deuxième plus grand marché du géant maghrébin. En 2019, 630 000 touristes russes et 33 000 ukrainiens ont ainsi choisi de passer leurs vacances au pays du Jasmin, souligne le site VVA.

Les Algériens au chevet du tourisme tunisien

Si la Russie pèse de tout son poids dans le PIB tunisien, le voisin algérien ne manque également pas d’arguments. Pour rappel, la zone touristique de Tabarka-Ain Draham avait enregistré en 2019 (année pré-Covid de référence) une affluence considérable de touristes locaux et étrangers, notamment des Algériens. De même pour les passages frontaliers de Melloula (délégation de Tabarka), Babouch (délégation d’Ain Draham) et Jelil (délégation de Ghardimaou).

Parallèlement, 2 239 000 voyageurs du monde entier avaient visité la Tunisie à la fin du mois d’avril 2019. Cette embellie économique découla notamment d’un regain de confiance au niveau du marché européen (+22%); A l’image des Britanniques (+140%), des Français (+24%) ou encore des Néerlandais (+13%).

Des chiffes significatifs

Une bouffée d’air frais, donc, puisque de nombreux Etats du Vieux Continent avaient déconseillé à leurs ressortissants de rejoindre la Tunisie suite aux terribles attentats de 2015 (musée du Bardo, Sousse, attaque d’un kamikaze contre un bus de la garde présidentielle…).

Au final, le marché maghrébin restait toujours attractif avec pas moins de 496 000 touristes algériens et 473 000 libyens au compteur sur le seul premier trimestre 2019. Sans grande surprise, ces chiffres devraient retrouver leurs standards en fonction de l’évolution de la situation épidémique internationale.