Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a récemment annoncé la mise en place prochaine d’une zone de libre-échange avec la Tunisie, une décision qui marque un tournant décisif dans les relations économiques entre ces deux pays voisins. Ce projet s’inscrit dans une démarche plus large visant à renforcer les échanges commerciaux régionaux, notamment par des initiatives similaires avec le Niger et la Libye.
Cette zone de libre-échange constitue une opportunité majeure pour les économies algérienne et tunisienne, toutes deux confrontées à des défis économiques depuis plusieurs années. En supprimant les barrières tarifaires, cette initiative vise à stimuler les échanges commerciaux et à encourager une intégration économique plus étroite entre l’Algérie et la Tunisie.
Malgré leur proximité géographique et des liens historiques profonds, les deux pays n’ont pas encore pleinement exploité leur potentiel de coopération économique. Les échanges entre Alger et Tunis ont souvent été en deçà des attentes, limitant les perspectives de développement mutuel. L’instauration d’une zone de libre-échange pourrait renverser cette tendance, en facilitant la circulation des marchandises et en attirant les investissements transfrontaliers.
Un autre effet positif attendu de cette initiative serait une réduction de la contrebande, un phénomène courant le long de la frontière entre les deux pays. En structurant davantage les échanges commerciaux, la zone de libre-échange pourrait dissuader les activités illicites et contribuer à un environnement économique plus stable et prévisible.
Pour la Tunisie, cette zone de libre-échange pourrait également devenir un levier d’attraction pour les investissements étrangers. La facilitation de l’accès au marché algérien, combinée à un cadre réglementaire potentiellement plus favorable, pourrait positionner la Tunisie comme une base stratégique pour les entreprises souhaitant s’implanter dans la région. Ce mouvement pourrait stimuler divers secteurs tels que le commerce, l’agriculture et les services.
Les infrastructures tunisiennes pourraient également bénéficier de cette initiative, avec un besoin accru de renforcer les liaisons de transport et les capacités logistiques pour soutenir l’augmentation des échanges. Ces améliorations ne profiteraient pas seulement au commerce entre les deux pays, mais renforceraient aussi la compétitivité de l’économie tunisienne sur le long terme.
En outre, cette zone de libre-échange pourrait être un vecteur de diversification économique pour la Tunisie, en créant de nouvelles opportunités de marché et en favorisant l’innovation. Cela permettrait au pays de réduire sa dépendance vis-à-vis de certains secteurs traditionnels pour développer de nouvelles industries.
Toutefois, la stratégie de M. Tebboune de privilégier les accords bilatéraux plutôt que l’adhésion à des blocs économiques plus vastes suscite des interrogations quant à la durabilité de cette approche. Si cette voie offre une flexibilité appréciable, elle pourrait aussi limiter les bénéfices d’une intégration économique régionale plus large.
Malgré ces incertitudes, la création de cette zone de libre-échange pourrait inaugurer une nouvelle phase de coopération économique entre l’Algérie et la Tunisie. En plus de favoriser la croissance et la création d’emplois dans les deux pays, ce projet pourrait inspirer des efforts similaires pour une intégration économique renforcée dans l’ensemble du Maghreb.