Égypte : le projet pharaonique du Grand Musée devenu réalité

Culture International

Après plus de vingt ans de travaux et plusieurs reports, le Grand Musée égyptien (GEM) a ouvert ses portes samedi au pied des pyramides de Gizeh. D’un coût total d’un milliard de dollars, ce projet monumental vise à exposer en un seul lieu la civilisation pharaonique, faite de trente dynasties sur 5 000 ans d’histoire. Il permettra à l’Égypte de relancer son tourisme culturel et de redynamiser son économie.

Enfin ! Le Grand Musée égyptien (GEM) du Caire a été inauguré le samedi 1er novembre, après plus de vingt ans de travaux et de nombreux reports. La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence de plusieurs dirigeants occidentaux et arabes invités par le président Abdel Fattah al-Sissi. Commentant cet événement, le gouvernement égyptien a déclaré que ce musée est « le plus grand édifice culturel du XXIe siècle » et le plus grand complexe archéologique au monde dédié à une seule civilisation. Le GEM doit exposer en un seul lieu 5 000 ans d’histoire écrite par trente dynasties.

Plus de 100 000 artefacts retraçant la vie en Égypte ancienne

D’un coût total dépassant le milliard d’euros, le GEM se situe sur le plateau de Gizeh à proximité des trois pyramides de Kheops, Képhren et Mykérinos. Fait de pierre et de verre, le bâtiment expose les pièces les plus emblématiques de l’époque des pharaons (statues colossales, sarcophages, outils, bijoux) jusque-là dispersées dans le pays et désormais réunies sur plus de 50 000 m2 d’exposition (sur un site faisant près d’un demi-million de m2). Il abrite plus de 100 000 artefacts retraçant la vie en Égypte ancienne, alors que le Louvre à Paris n’expose que 35 000 pièces. Cette collection importante témoigne de la grandeur même du projet, qui vise à relancer le tourisme national et à redynamiser l’économie égyptienne.

Toutankhamon et Ramsès II en bonne place au Grand Musée Égyptien

Au Grand Musée Égyptien, le public pourra admirer la collection complète de Toutankhamon, fils du pharaon Akénaton, mort à seulement 20 ans, probablement de maladie. Parmi les 5 400 objets retrouvés dans son tombeau au début du siècle dernier, et complètement restaurés pour le GEM, se trouvent son trône d’or, son sarcophage, son légendaire masque funéraire, trois lits funéraires et six chars. Les visiteurs pourront également contempler la statue colossale du pharaon Ramsès II trônant dans l’atrium. Cette impressionnante sculpture en granit d’Assouan fait 11 mètres de haut et pèse 80 tonnes.

Un musée pour enfants, des espaces de conférence et une zone commerciale avec restauration

Le Grand Musée accueille en outre l’obélisque de Tanis, le seul suspendu du pays. Haut de 16 mètres et pesant 87 tonnes, ce monument se dresse à l’extérieur du musée, devant l’entrée principale. C’est le premier objet qu’on voit en arrivant sur le site. Notons enfin l’exposition du bateau solaire de Khéops, vieux de 4 600 ans. Longue de 42 mètres et pesant 20 tonnes, cette barque funéraire symbolisait le voyage du pharaon dans l’au-delà. Outre ces artefacts, le GEM propose 24 000 m² d’exposition permanente, un vaste centre de conservation, un musée pour enfants, des espaces de conférence et d’éducation et une zone commerciale avec restauration.

Le Grand Musée réclame des pièces conservées en Occident

Le Grand Musée Égyptien ambitionne d’accueillir jusqu’à 5 millions de visiteurs par an. C’est une fréquentation proche de celle de grandes institutions mondiales comme le Louvre à Paris (8,7 millions de visiteurs en 2024), le British Museum à Londres (6,5 millions) et le Metropolitan Museum of Art à New York (5,7 millions). Lors de la cérémonie d’ouverture, les autorités égyptiennes ont justement soumis des demandes de rétrocession d’artefacts égyptiens conservés dans les musées occidentaux. Il s’agit notamment de la fameuse pierre de Rosette, conservée au British Museum, du buste de Néfertiti, exposé au Neues Museum de Berlin, et du sublime zodiaque de Denderah gardé au Louvre.