Mauritanie : les observateurs étrangers persona non grata pour la présidentielle

Maghreb

Le président du mouvement anti-esclavagiste, IRA, Biram Dah Abeid, redoute que l’élection présidentielle du 22 juin prochain, à laquelle il participe, ne se passe pas dans « les règles de l’art », pour rester poli.

Sollicité par RFI, le candidat de la coalition IRA-Sawab n’a pas mâché ses mots pour dénoncer l’inéluctable dans un pays où les Mauritaniens n’ont plus la main sur la boîte de Pandore politique :

« Le refus des autorités d’accepter les observateurs (lors de la présidentielle du 22 juin) est un très mauvais signe. Cela corrobore nos inquiétudes sur la mauvaise foi du gouvernement de Mohamed Ould Abdel Aziz et son intention de faire encore un coup d’État électoral contre le peuple mauritanien », fustige ainsi l’intéressé.

Avant de poursuivre :« Je lance un appel pour que les autorités se ressaisissent à temps et que la Céni (Commission électorale nationale indépendante) rectifie la configuration et la constitution des bureaux de vote, de manière à ce que l’impartialité soit de rigueur. »

Des dés pipés

Ce message envers à la communauté internationale destiné à attirer « tant bien que mal » des observateurs étrangers, non désirés par Nouakchott, découle quoi qu’il en soit d’une légitimité implacable.

Pour l’IRA, cette échéance électorale est d’ailleurs importantissime puisque l’ONG, non reconnue par l’Etat, va enfin pouvoir briguer la plus haute fonction mauritanienne.

Créée en 2008 pour combattre le fléau de l’esclavage qui gangrène le territoire, cette dernière a en effet trouvé un accord avec le parti Sawab en mai 2018 afin d’aligner des candidats sur la scène politique locale. Sawab étant lui autorisé à « concourir ».

La rédaction
Créé en 2013, le site Maghrebnaute.com traite de l’actualité de l’Algérie, du Maroc et la Tunisie, mais également du monde arabe de façon plus large.