Satyre : « Ticket, s’il vous plaît ! »

Société

Contrôleur de bus : n.m. : Espèce vivant en meute, tel un charognard, il dévore ses proies de l’intérieur. Vous l’avez compris, ce portrait va dépeindre un poltergeist du monde moderne, un véritable pourfendeur des portefeuilles. 

Quand le bus démarre, ce dernier fait la loi, tel Bruce Wayne à Gotham City, le charisme en moins. Sa phrase : « Titre de transport s’il vous plaît » ou la variante plus incisive : « Papiers s’il vous plaît ».

Toujours poli, à l’image d’un vampire qui souhaite qu’on l’invite à entrer, il n’hésitera pas à vous sucer le sang jusqu’à la moelle. Aucune échappatoire, le purgatoire n’est pas loin, et le contrôleur est déjà sur le Styx prêt à vous faire traverser le Fleuve des Enfers.

Le passager dévisage ses congénères, aucun regard, une totale ignorance. Peut-il forcer le passage au prochain stop ? C’est une voie sans issue, les geôliers occupent l’espace, le nid de guêpes se referme peu à peu. Une belle somme d’argent va s’envoler… 7 heures de boulot à trimer dans l’incertitude de la vie active.

La victime accepte son sort, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Le bourreau s’avance lentement : « Votre carte s’il vous plaît sinon c’est 85 euros (pénalité variant selon les pays et villes) à payer dans un délai d’un mois »; Un véritable hymne à l’esclavage urbain. Pourquoi ? La politique du chiffre tout simplement.

C’était un jour férié et le passager pensait pouvoir voyager tranquillement… Le tunnel se fait de moins en moins sombre, une lumière apparaît nettement, toujours plus claire, aveuglante. Les finances sont dans le rouge et son compte en banque est en état de mort clinique.

Les portes se sont ouvertes et c’est une fuite en avant. Une course effrénée s’enclenche et le passager glisse sur une merde de chien. Il y a des jours comme ça où il valait mieux rester couché…

La rédaction
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